L’homme a-t-il été créé dans l’unique but de maximiser l’entropie de l’univers ? La question, bien peu originale, se pose et se repose, certes avec un caractère anxiogène fortement croissant au fil des siècles, sans que l’humanité ne semble pouvoir lui apporter une réponse raisonnable, i.e. sensée, autre qu’au travers d’injonctions toutes plus fermes et bien pensantes les unes que les autres, et toutes sans effet notable.

L’humanité a une propension à la déraison hors du commun, qui la distingue singulièrement des autres espèces. Même un simple virus est capable de muter pour survivre en harmonie avec son hôte. La déraison serait-elle le propre de l’Homme, la qualité intrinsèque qui distinguerait l’Homme de l’animal, de la bactérie ou du virus ?

Comment en effet est-il possible que les sociétés humaines puissent consacrer, ou plus généralement se voir imposer, quelques individus (en nombre très limité) en leur conférant un pouvoir surhumain ? Comment justifier que des individus faillibles comme vous et moi, puisque né Homme, puissent concentrer en leurs mains malhabiles un pouvoir susceptible d’annihiler l’espèce humaine et au-delà, toute vie sur Terre ?

Aujourd’hui, quelques trusts internationaux et états impactent encore très significativement et impunément sur la biodiversité des espèces, sur la qualité de l’eau, de l’air, de la nourriture, sur la hauteur des océans, sur la désertification des terres, etc.

Aujourd’hui, un seul individu peut décider de mettre sur orbite un véhicule terrestre sorti de ses usines, apothéose d’un marketing sans limite, au mépris de tout intérêt écologique ou scientifique.

Aujourd’hui, des sociétés privées aux mains de 3 ou 4 capitalistes insensés colonisent l’espace proche à des fins touristiques, d’exploitations minières ou encore pour la mise en place de réseaux de télécommunication hors de prix. Déjà, celles-ci projettent de coloniser les planètes du système solaire pour y installer peut-être des habitats survivalistes pour grandes fortunes, des mines de métaux rares ou d’autres ressources qu’elles auront largement participé à épuiser sur Terre.

Aujourd’hui, un chef d’état voyou, autocrate proclamé, soutenu par des oligarques et des milices mafieuses, peut, au 21ᵉ siècle, confisquer tout débat démocratique, faire chanter l’ensemble des habitants de la planète (y compris ses propres sujets) en menaçant de vitrifier le monde, dans le seul but de piller ses voisins aux velléités démocratiques et bien sûr de les assouvir, de les faire plier à son bon vouloir mégalomaniaque, à sa folie des grandeurs. Est-il prêt, comme il le dit, à « franchir le point de non retour » dans un vain espoir de ne pas perdre la face ?

Espérons qu’une once de raison permettra de repousser l’échéance funeste qui nous est promise entre hiver nucléaire et réchauffement climatique, et qui sait, peut-être que cette étincelle de bon sens pourra-t-elle décroître, un temps, le pic entropique qui s’impose à nous en consolidant le bloc européen, ce vieux continent qui semble avoir un tant soit peu appris des erreurs du vingtième siècle.

Il est du devoir de cette vielle Europe d’offrir un soutien total à nos frères ukrainiens et à son président Volodymyr Zelenski en ces heures si sombres : Slava Ukraini ! Qu’espérer si ce n’est qu’ils puissent survivre et intégrer l’Union Européenne à terme si tel est leur souhait. Osons espérer encore que leur glorieux exemple fasse école, afin que nos frères russes puissent eux aussi, un jour prochain, se rebeller et aspirer à la paix et à la démocratie. Car la Russie, une fois écartées les désespérantes tentations autocratiques, la nostalgie d’un sombre passé et d’une gloire douteuse, a toute sa place dans l’Union.

Les enjeux sont planétaires, les risques globaux. Un organisme de régulation mondial, neutre, altruiste, éclairé, fait cruellement défaut à l’humanité pour gérer les enjeux systémiques de la planète, mais aussi les conflits locaux.

Les événements récents démontrent à l’évidence que la dissuasion nucléaire a fait son temps. Celui de la dénucléarisation militaire de la planète serait le bienvenu. Mais, la déraison autocratique ou théocratique, voire anocratique, laisse peu d’espoir quant à la réduction des armements nucléaires, même à moyen terme. L’heure reste tristement à la prolifération des autocrates et de leurs armes de destruction massive.

Notre avenir sera-t-il donc un enfer chaud ou un enfer froid joué à la roulette russe par quelques autocrates sans scrupule qui n’ont aucun respect pour la vie humaine, pour la vie tout court ? À la tête d’états, d’idéologies ou de multinationales dominantes, leur but, outre l’enrichissement personnel, est un pouvoir absolu. Aspirant à une gloire pathétique et fantasmée, ils n’ont de cesse de faire courber l’échine des peuples, pour les asservir et les soumettre à leur bon vouloir et à leur vision pathologique du monde.

Un commentaire sur “Les chemins de la déraison – du réchauffement climatique à l’hiver nucléaire –

  • Arlette Gélabert

    Rien à dire de plus, sinon « espérons ! »

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